Ballade d’un amour inachevé Louis-Philippe Dalembert Mercure de France
6 août 2014 Laisser un commentaire
Dans l’Italie des Abruzzes, Azaka, l’extracommunautaire, comme on les appelle ici, ne passe pas inaperçu. On le devine Haïtien, aussi quand la terre tremble en avril 2009, c’est à un autre séisme qu’il pense, celui qu’il a subi enfant, sur sa terre natale. Alors que sa femme est enceinte, qu’ils en sont à se chipoter sur le nom que portera sa fille (forcément, ce sera une fille, les intuitions d’Azaka !) arrive le 6 avril 2009 et ce nouveau séisme.
Dans une langue d’une grande beauté, Louis-Philippe Dalembert nous entraîne dans un roman où la chronique italienne se mêle à la vie haïtienne, par des allers-retours entre le tremblement de terre fondateur de sa nouvelle identité et le second qui emportera avec lui toutes les attentes de sa nouvelle vie.
C’est un roman déchirant qui évoque autant la perte que le sentiment d’abandon. Mais ce qui est formidable aussi, c’est cet humour constant, comme un pied de nez à la fatalité, qui traverse le livre, exorcisant les malheurs d’Azaka.